Retour à la civilisation

Bonjour à tous,

Me voilà de retour à la civilisation  depuis lundi, après un long voyage pour retraverser la moitié du globe en avion, et la France en camionnette pour rentrer chacun chez nous avec notre matériel encore plein de terre et de sel Patagon.
Il m’a fallu une journée pour me reconnecter, retrouver mes mots de passe et icones sur mon ordi, mardi les réflexes revenaient et me voilà a peu prêt opérationnel et prêt à vous dire MERCI, sans votre participation cette fabuleuse aventure n’aurait  pas pu voir le jour.
Je sais que ma femme Frédérique vous a, à chaque passages importants tenue au courant des avancées de la course afin de vous faire vivre aussi, de manière épistolaire ce que nous vivions sur le terrain… et quel terrain.

Cette course est une course « hors norme », sans aucun sentier ni route pour le treck, un trait tracé sur une carte avec un point à rejoindre et peu importe la condition humaine, il faut y arriver, à travers la forêt primaire dense ou les basquets n’ont jamais du rencontrer le sol, descendre dans le lit des rivières en faisant fi du courant et de la pluie, la grêle qui s’invite à l’aventure… et le soleil qui revient donnant l’espoir de sécher.
Je crois que ce qui aura été le plus dur pendant cette course, c’est d’être tout le temps mouillé et de ne pas pouvoir se sécher, se changer a un check point, repartir heureux de se sentir au sec et se retrouver obligé de traverser une rivière avec de l’eau jusqu’à la taille…
Je sais, ça peut paraitre dérisoire devant la tache physique, mais ça on s’y prépare pendant des mois pour être prêt le jour J, le mental, on le forge au fil des années et des compétitions, mais la 1ere chose que j’ai répondu a Frédérique quand elle m’a demandé ce qui avait été le plus dur…. C’est la réponse qui a fusé.

Nous avons dû avancer d’un point à un autre à l’aide d’une boussole et des cartes, et Wilfred nous a guidé comme un chef dans les plaines de tourbières comme dans les forêts, le 1er avançant au point qu’il se fixait sur la carte, et une fois arrivé, le reste du groupe le rejoignait, une progression lente mais sure qui commençait avec le lever du soleil à 5h30, et coucher en même temps que le soleil à 22h.
La première épreuve de canoë est arrivée et le mauvais temps avec elle. La course a été stoppée pendant plusieurs heures, et les équipes sur place ont pu reprendre des forces pour la traversée au petit matin, nous sommes arrivés dans l’après-midi mais le temps était à nouveau mauvais,  une fois passé le PC 10, et le début de l’ascension des crêtes après 6heures de marche, le blizzard s’est à nouveau levé avec des vents soufflant a plus de 180KMH et il nous était impossible de tenir debout ou d’avancer. Nous avons essayé à plusieurs reprises de passer mais nous sommes tous tombés, les jambes fauchées par le vent.
Nous avons refait en sens inverse les 6 heures de marche pour nous mettre à couvert en espérant  une accalmie, en vain.
Dans la tente pliée par les rafales Fred et moi avons dû prendre la décision difficile de stopper la course, car nous ne savions pas ce qu’allais décider l’organisation, si le mauvais temps allait entrainer un Cut horaire,  ou pas.
Nous savions que nous n’avions plus le temps de rejoindre le PC 11, ce qui aurait été éliminatoire, et les conditions météos nous mettaient tous en danger.
On a plié la tente, une fois la décision prise, et les seuls bruits qui couvraient ce travail rendu difficile par les rafales de vents qui emportaient les toiles étaient ces derniers…
Nous étions juste abasourdis de devoir nous arrêter finalement si près du but, la fin d’un rêve préparé pendant des mois
Nous avons été ramené à l’arrivée pour attendre les équipes encore en course, nous avons retrouvé nos téléphones pour enfin pouvoir appeler et entendre les voix de nos proches, pleurer pour se vider et se dire qu’on s’aime et qu’on se manque, et la vie reprend son cours, et l’envie de revenir pour y arriver remplace la frustration et la colère d’avoir  échoué si près du but…

Cette course je la voyais comme quelque chose d’inaccessible pour un profane comme moi, et puis, petit à petit je m’y suis mis. Jours après jours comme je l’avais fait auparavant lorsque je préparais un ultra trail ou un Iron. man. Méthodiquement, en essayant de préserver aussi  ma vie de famille, de gérer mes sociétés . Cela a été beaucoup de sacrifices et plus l’échéance approchait plus la course empiétait sur le reste .
Une course comme la Patagonian Expedition Race ne se prépare pas comme les  autres. C’est autre chose. Je ne suis pas spécialiste en raid cependant lorsque je regardais les multiples vidéos sur Youtube ou les différents récits des équipes je me disais  « putain la ça doit envoyer des watts ce truc ».
Le sport nous ramène toujours à l’essentiel : « être et avoir été » c’est ce qui fait la différence entre un  champion et les autres.
Savoir remettre les compteurs à zéro et surtout conserver son humilité. Ne pas se cacher derrière des artifices techniques

Nous avions embarqué dans notre aventure 3 Go Pro qui ont enregistré ces grands moments, nous allons en faire un petit film qui retracera les meilleurs moments de notre périple.
Nous restons Frédéric Descamps et moi à votre disposition pour vous le présenter, vous le commenter en live lors de séminaires ou de réunions internes à votre entreprise.
Cette expérience de vie a été  très enrichissante tant sur le plan de sa préparation que dans sa réalisation. Beaucoup de situations vécues durant ces 8 jours sont autant de parallèles avec la gestion d’un groupe au sein d’une entreprise.

Encore 1000 mercis et a très bientôt.

Olivier

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